Plus de 20 ans après sa mort, il y a plus d’un héritage de Jacques Derrida. Son nom est méconnu mais certains de ses mots familiers sont entrés dans le langage courant. Sa présence dans le monde académique semble avoir décru, mais son mode de pensée, ses idées se sont répandues. Ses textes sont parfois difficiles à trouver, rarement lus, mais ceux qui les connaissent les gardent à chaque instant à l’esprit. Et surtout dans de nombreux domaines, l’art, la littérature, le théâtre, le cinéma ou la danse, et aussi dans la vie sociale, la société civile, les échanges culturels, linguistiques ou de population, ses points de vue sont au cœur des débats et des engagements. C’est pourquoi nous soutenons que son œuvre est toujours en voie de formation, de déploiement. Elle est à venir et c’est nous qui en sommes responsables.
Nous devons d’abord nous connaître, nous réunir. Sans doute y a-t-il encore dans l’université des lieux où des lecteurs, des étudiants, des enseignants se croisent, mais ces lieux restent confidentiels, et la majorité de ceux pour qui Jacques Derrida compte toujours n’y participe pas. Notre initiative est plus large. Nous espérons que tous ceux pour lesquels son travail reste une référence majeure, irremplaçable, auront une occasion supplémentaire de se rencontrer physiquement, se connaître, échanger. Les colloques sont utiles, indispensables, et aussi les revues, les livres, mais comment se fait-il que dans la ville de Paris où il a enseigné si longtemps, il n’y ait aucun lieu où les « derridiens » (c’est-à-dire tous ceux qui héritent, directement ou indirectement, de son enseignement) puissent se retrouver ? Rien ne remplace les conversations entre amis, sans la médiation d’aucun appareillage. Dans un second temps d’autres types de réunions pourraient être organisées, avec ou sans « visio », nous n’excluons rien, mais dans un premier temps nous proposons simplement d’organiser, en-dehors de toute institution, des rencontres, sans programme ni obligation de produire, sans condition ni justification, sans définir à l’avance les champs et les domaines concernés. Le lieu et les circonstances sont à définir, en fonction du nombre de personnes intéressées.
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Une liste dite de diffusion qui sera, je l’espère, une liste de débat, d’échange, a été créée. On peut y souscrire à l’adresse :
- derridiens-subscribe@oeuvre-a-venir.org
Merci de bien vouloir vous y inscrire, afin d’entamer la conversation.
(On reçoit en réponse une lettre de confirmation. Si elle n’arrive pas dans votre boîte de réception, vérifiez dans les indésirables).
(Texte écrit par Pierre Delain).